Les résultats du sondage mené par ECig Intelligence montrent que le doute s’installe chez les eurodéputés.
Mieux vaut ne pas savoir qu’être contre ?
Pour la troisième année consécutive, ECig Intelligence a conduit une enquête (au format PDF) auprès des membres du Parlement européen. Destinée à recueillir leur opinion concernant les nouveaux produits à base de nicotine, dont fait partie la cigarette électronique, elle permet d’étudier l’évolution des connaissances de ceux qui, d’ici peu, seront en charge de la révision de la TPD.
Sommaire
Risques absolus
Première bonne nouvelle de ce sondage, le nombre de députés qui considèrent les nouveaux produits (vape, sachets de nicotine et tabac chauffé) comme moins dangereux que le tabagisme a légèrement augmenté depuis l’année dernière. Ils seraient désormais 54 %, soit une courte majorité. Tandis que 27 % admettent ne pas savoir quoi penser sur la question, ils seraient toujours 19 % à les considérer plus nocifs que la cigarette de tabac. Un chiffre en diminution par rapport à l’année précédente, comme le montre le graphique ci-dessous.
Le second point relevé par ce rapport concerne la manière même de fonctionner des Députés n’ayant aucune connaissance particulière sur ces nouveaux produits. Tandis que, les années précédentes, malgré leur méconnaissance, ils s’exprimaient quand même à leur sujet, choisissant de les qualifier de plus dangereux ou moins dangereux que le tabagisme, ils se montreraient beaucoup plus prudents aujourd’hui.
Les élus qui admettent ne pas connaître ces produits acceptent ainsi, désormais, d’indiquer qu’ils sont incertains du risque qu’ils posent.
Risques par rapport au tabagisme
Concernant ceux qui indiquent bien connaître la vape, le tabac chauffé et les sachets de nicotine, ils sont 76 % à les considérer comme moins nocifs que le fait de fumer. Un chiffre qui, s’il reste bon, est en légère baisse par rapport à l’année dernière, puisqu’ils étaient alors 78 %.
Si l’on s’intéresse maintenant à chaque produit individuellement, auprès des Députés qui indiquent avoir certaines connaissances, voici les résultats de l’enquête. D’abord, aucun d’eux n’a indiqué être « incertain » des risques concernant les sachets de nicotine ou le tabac chauffé. En revanche, ils seraient 11 % à toujours se questionner concernant le vapotage, contre 4 % en 2021.
Les députés qui n’ont aucune connaissance des nouveaux produits sont, en moyenne, 40 % à indiquer ne pas connaître les risques qu’ils posent pour la santé. Les sachets de nicotine seraient particulièrement méconnus puisque 58 % des députés indiqueraient ne pas savoir quoi en penser. Ils seraient 46 % pour le tabac chauffé, et 40 % pour la vape.
Effet passerelle
Le risque de l’effet passerelle a également été étudié lors de cette enquête. Globalement, les réponses des eurodéputés coïncident avec leur perception des risques. Autrement dit, ceux qui considèrent la vape (et les sachets de nicotine ainsi que le tabac chauffé) comme étant aussi nocive ou plus nocive que le tabagisme considèrent qu’elle constitue une porte d’entrée vers lui. Au contraire, ceux qui pensent que vapoter est moins nocif que fumer sont plus susceptibles de la voir comme un outil de sevrage tabagique.
L’avant-dernier volet traité par ce sondage concerne directement la future législation des nouveaux produits.
Si très peu de députés pensent qu’ils devraient se voir appliquer plus de restrictions que le tabagisme traditionnel, le nombre de répondants qui se dit incertain augmente. De la même manière, ceux qui pensent que les arômes devraient continuer d’être autorisés, tout comme la vente en ligne, diminuent par rapport à l’année dernière, et sont remplacés par un plus grand nombre d’élus qui se dit incertains.
Nicotine contre tabagisme
Enfin, la dernière question portait sur la perception de la nicotine elle-même. Si le nombre de Députés qui pense que la nicotine est aussi nocive pour la santé que le tabagisme lui-même a fortement diminué par rapport à l’année dernière, ceux qui la considèrent comme moins nocive a également diminué. Une fois encore, la proportion d’élus qui doute a (largement) augmenté.
Pour ECig Intelligence, ces résultats suggèrent « une lacune dans les connaissances requises par les députés européens lorsqu’ils seront appelés à voter sur la réglementation des nouveaux produits à base de nicotine à l’avenir ».
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